mardi 31 mars 2015

31-03-2015 13:51 - Balla Touré : «Aziz ne peut pas décréter le règlement du passif humanitaire» [PhotoReportage]

Au cours d’une conférence de presse co-animée avec le docteur Ould Saïd, Balla Touré a jugé irrecevable l’absolution des crimes commis pendant les années de plomb.«Mohamed Ould Abdel Aziza eu tort en décrétant l’absolution des crimes racistes qui ont endeuillé les populations noires de Mauritanie ….qui réclament la vérité.

Aux veuves et aux orphelins qui attendent encore à ce que justice soit rendue, nous disons que Mohamed Ould Abdel Aziz ne peut pas décréter le règlement de cette question», a dit d’entrée de jeu le secrétaire aux Relations extérieures de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA).

Pour les abolitionnistes et Balla Touré, il n’y a qu’une seule manière de dépasser l’écueil : à savoir faire la lumière sur l’ampleur des exactions commises dans les années de plomb.

«IRA-Mauritanie - qui a effectué les voyages d’Inal Sorimallé ; Wocci pour commémorer les martyrs qui reposent sans sépulture - va continuer soutenir les ayants-droits et n’arrêtera son combat tant que la vérité ne sera pas dite ; (tant qu’on n’aura pas déterminer les coupables) ; tant que on n’aura pas honoré la mémoire des disparus et tant qu’on n’aura pas fait pour eux le traitement qui siérait au statut des ayants-droits et rescapés», a dit Touré.

IRA a également tenu à apporter la contradiction au président Mohamed Ould Abdel Aziz qui dans une sortie télévisée dans la soirée du 26 mars a déclaré qu’il n’y avait pas de prisonniers d’opinion en Mauritanie.

«Le chef de l’Etat a dit qu’il n’y avait pas de prisonniers politiques que nos amis qui sont retenus à Aleg ne sont ni des prisonniers d’opinion ni des prisonniers. Nous voudrions ici tout simplement rappeler à Mohamed Ould Abdel Aziz que ceux qui sont en prison en l’occurrence Biram Dah Abeid (arrivé deuxième à l’issue de la présidentielle passée) ;Brahim Bilal Ramdhane ; Djibi Sow, sont en prison parce qu’ils ont dénoncé l’esclavage foncier», a affirmé Balla Touré. 

Il a également déclaré que : Hanena Ould Boyrick et Boubacar Yatma qui sont embastillés parce qu’ils ont dénoncé les expropriations de terres dont sont victimes les pauvres H’ratines dans les gazras de Nouakchott, sont aussi des prisonniers d’opinion tout comme Brahim Ould Jiddou ; Yakhoub Ould Inala etSabar Housseine, qui ont été emprisonnés parce qu’ils ont dénoncé le fiqh (jurisprudence) esclavagiste … dans les mosquées.

Balla Touré a laissé entendre qu’IRA-Mauritanie ne se laissera pas intimidée, qu’elle va continuer à lutter jusqu’à ce que ses amis recouvrent la liberté. «Nous userons de toutes les méthodes de lutte que nous avons jusque-là utilisées de façon pacifique et nous innoverons encore avec des nouvelles méthodes pour emmener Mohamed Ould Abdel Aziz à libérer nos amis de la prison», précise-t-il. Enfin, IRA a appelé ses militants à participer à la marche de soutien aux grévistes de la SNIM qui aura lieu mardi 31 mars à Nouakchott.

SC 

Avec Cridem, comme si vous y étiez...

Source crédit :cridem.org

31-03-2015 08:29 - Privation des fils de Ould Bilal de rendre visite à leur père à la prison d’Aleg

Alakhbar Vaiza Mint Brahim Ould Bilal, fille du Vice-président de l’IRA, détenu à Aleg avec le Président de l’organisation Biram Oukld Dah Ould Abeid et le leader de Kawtal Ngam Yelitaare, a évoqué lundi 30 mars courant l’interdiction faite à ses frères, par les autorités carcérales d’accès à la prison d’Aleg, de rendre visite à leur père.

Vaiza indique avoir été personnellement autorisée à voir Brahim, précisant avoir renoncé à cette mesure particulière, en guise de solidarité avec ses autres jeunes frères, appelant les autorités à intervenir d’urgence pour lever cette interdiction.

Les enfants du leader Brahim Ould Bilal ont élu domicile non loin de la prison d’Aleg, après leur arrivée de Nouakchott dans le cadre des Pâques, pour bénéficier pendant les quelques jours de ces petites vacances, de l’affection paternelle qui leur fait défaut depuis l’emprisonnement de leur père, il y a plus de trois mois.

Traduit de l’Arabe par Cridem

Source crédit: cridem.org

lundi 30 mars 2015

Alakhbar | IRA réclame la traduction du président mauritanien devant une haute cour de justice

Alakhbar | IRA réclame la traduction du président mauritanien devant une haute cour de justice

30-03-2015 17:16 - IRA-Mauritanie : Comme pour l’esclavage, Aziz nie l’existence de prisonniers d’opinion en Mauritanie

IRA-Mauritanie - Dans une conférence de presse tenue ce jeudi 26 mars 2015 qu’il démarra par une agression verbale contre les journalistes, suivie d’un ordre d’interrompre la télédiffusion dans la pure tradition des plus petits dictateurs du tiers monde, le général Aziz a nié l’existence de prisonniers d’opinion dans ses geôles. 

Pour lui, Biram Ould Dah Ould Abeid, Brahim Ould Bilal, Djiby Sow, Boubacar Yatma, Hanana M’Borick, Brahim Jiddou, Yacoub Inalla et Sabar Houssein, seraient de vulgaires délinquants, ayant maille à partir avec la justice et dont il ne se rappelle même pas les peines qu’ils purgeaient ni les circonstances de leur arrestation. 

Pourtant, ils n’ont, eux, ni pillé les caisses de l’Etat par coteries interposées, ni accordé ou bénéficié d’appels d’offre publics de façon indue, ni échafaudé le projet de vendre la SNIM à la découpe et encore moins permis à leur épouse d’investir dans l’immobilier des grandes capitales européennes sur le compte du contribuable mauritanien.

Nous avons, à l’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), suivi cette conférence de presse pour laquelle radios, télévisions publiques et privées ont été mobilisées et qui intervient pour clore une séquence de sorties carnavalesques, dignes du temps de son mentor Ould Taya, pendant lesquelles le Général a promené son cortège de grosses limousines dans les localités, victimes de la soif, de l’est du pays. 

Le moins qu’on puisse dire est que la montagne présidentielle a accouché d’une souris. Aziz nous a servi du Aziz, succession de coups de menton, de bégaiements, d’affirmations à l’emporte-pièce et d’approximations dans le maniement des chiffres et des concepts. A l’issue de cette mascarade de fin de règne, IRA tien à faire remarquer, à l’adresse de l’opinion nationale et internationale, les points suivants :

1- De nombreux militants de droits de l’homme dont le Prix de l’ONU 2013, Biram Ould DAh Ould Abeid, continuent à moisir dans les prisons de Ould Abdel Aziz en violation caractérisée des conventions ratifiées par l’Etat mauritanien mais aussi en violation de la procédure judiciaire en cours en Mauritanie ; Certains prisonniers ont purgé la peine prononcée en première instance alors que leur procès en appel n’a pas encore été programmé, d’autres sont maintenus en détention hors de leur circonscription juridique ;

2- Ces prisonniers ont été arrêtés suite à la dénonciation de l’esclavage, de l’esclavage foncier et du racisme d’Etat, abominations dont souffrent les Hratîn et les Négro-africains de Mauritanie. D’autres communautés, comme les Maalmin, souffrent de marginalisation et d’humiliation entretenues par l’Etat et la féodalité. L’un des membres de cette communauté, Monsieur Ould Mkheitir, est condamné à mort, sous des prétextes pseudo-religieux qui cachent mal la volonté des féodaux de mater toute tentative de remettre en cause leur ordre séculaire. Ce mode opératoire, fait de complaisance avec la frange la plus rétrograde et obscurantiste des prétendus Uléma, constitue le meilleur raccourci vers la prolifération du Jihadisme dans notre pays. 

3- Il est regrettable qu’à de rares exceptions, les journalistes sélectionnés pour assister à la conférence de presse de Aziz, aient passé sous silence ces questions primordiales pour la cohésion et la dignité des Mauritaniens.

4- Rien ni personne ne nous détournera de la lutte pacifique pour l’avènement d’une Mauritanie juste et équitable. Cela passe nécessairement par l’abolition effective de l’esclavage et de l’esclavage foncier pour commencer et, dans l’immédiat, de la libération des prisonniers d’opinion.

La Commission de communication 

Le 30/03/2015 

Source crédit :cridem.org

30-03-2015 11:54 - Qui est ce Wedia?

Journal Tahalil - Aussitôt débutée à 22 h la conférence de presse du 26 mars a tourné dans un premier temps au mic-mac. Après une série de questions de Mettane mint Lemrabott (Dava TV) et l’observation faite par l’animateur Sidi Ould Nemine (El Mouritaniya TV)de s’en tenir à une seule question entrainant la protestation de Ahmedou Wedia (Essirage et Al Mourabitoune TV) indiquant qu’il était prévu que chaque journaliste pose trois questions, le président Aziz (qui apparemment ne supporte pas Wedia, lui aussi, dans le même état d’esprit), a tapé poing sur la table pour exiger que ce Wedia se taise ou se retire.

Ould El Ghabed de Al Mourabitoune TV réplique : «Si Wedia quitte, nous quittons avec lui!»Wedia annonce qu’il ne se retire pas et le président Aziz a ordonné l’arrêt de la transmission. Ce qui fut fait à la vitesse de l’éclair prouvant ainsi l’inféodation totale des medias publics et la faiblesse des TV privées. 

La diffusion a repris un moment après. Avec Wedia ! Entretemps des journalistes se voulant proches du régime ont joué aux médiateurs pour sauver leur conférence de presse qui a quand même pris un sacré coup.

Mais qui est ce Wedia ? Ancien leader estudiantin, fondateur du site «Erraya» en 2002, stigmatisé et exilé sous le régime de Ould Taya, le journaliste Wedia est le fondateur du site « Essirage » et le directeur de la chaine de TV Al Mourabitoune TV. Il a un seul inconvénient : celui d’être unilingue. 

Journaliste trempé, ne faisant pas dans la dentelle même avec Tawassoul Wedia n’est donc pas de ces amateurs sortis du néant, pour faire du journalisme décoratif ou de pacotille. Wedia , lui, écrit depuis 1999 ! Google peut donner une idée de ses articles, de ses interviews et de ses œuvres. Il a été agressé physiquement à plusieurs reprises pour ses idées sous Taya et sous Aziz.

Par cynisme, certains lui reprochent son militantisme au sein de Tawassoul alors que les 99% de ses collègues invités pour la conférence de presse sont connus pour leur zèle partisan et leur inféodation à certains lobbies du pouvoir et parfois même par leur duplicité. Le président Aziz doit l’avoir constaté. Il y avait plus de «Haymassou» que de journalistes.

D’ailleurs les médias sélectionnés dénotent d’un amateurisme qui doit faire fâcher plus que les questions que tout le monde se pose. Et quelle incohérence dans la sélection ! Il y avait la chaine TV publique « ElMouritaniya » et les 5 chaines de TV privées (dont certaines ne respectent pas les cahiers de charges et sont des hors-la-loi) , la radio publique (RM) et une (1) seule radio privée, deux sites internet arabophones (voyez vous) dont l’un (double emploi ) est également invité comme TV privée (AlMourabitoune) et enfin aucun journal papier, ces journaux qui font la presse depuis …

1988, qui ont aussi des supports internet et que des amateurs surgis en 2011 veulent enterrer avec l’appui d’une Séléka médiatique . Qui a exclu donc les journalistes (anti-Balakas) ayant la compétence, l’expérience et l’expertise requises pour interviewer un président de la République ?

Ce n’est pas le très pieux et sérieux conseiller en charge de la communication à la présidence de la République et encore moins de la tutelle : le ministère des relations avec le parlement et la société civile. 

Le premier était encore à l’intérieur du pays quand une liste a été diffusée en catimini sur le web et une source du ministère des relations avec le parlement et la société civile nous a indiqué le 25 mars que la liste a été confectionnée «à l’insu» du ministère et a dénoncé à l’occasion «l’infantilisme et la manipulation» de ses auteurs. Une heure après, c’est un responsable d ’El Mouritaniya, qui furieux, a contacté notre journal.

«Votre source a menti. La liste publiée sur des sites est bien celle des journalistes sélectionnés pour participer la conférence de presse du président de la République » a-t-il déclaré après nous avoir demandé : «Avez-vous un problème avec mon DG ?» tout en réagissant à la déclaration du haut responsable du ministère des relations avec le parlement et la société civile, publiée sur Tahalil.

Par la suite, ce même responsable nous a appelés en parlant de manière plus posée. Nous en étions contents parce que nous n’avions de problème avec personne. Ce qui ne veut pas dire que nous avons peur d’en avoir quiconque !

Selon des médias, la liste a été sélectionnée par «El Mouritaniya TV» et transmise par la suite à sa tutelle, le ministère des relations avec le parlement, auquel, il a été demandé de jouer le rôle de secrétaire en appelant certains journalistes. Les«journalistes» qui habitent à El Mouritaniya ont été informés à la source.

La liste qui n’a pas eu l’aval de la tutelle a été celle adoptée. Avec les journaux en moins. Chapeau pour l’exploit ! Comme Aziz , on ne peut que taper du poing sur la table, sinon cogner la tête sur le mur. La conférence de presse s’en est-elle portée mieux ? Le cas échéant, c’est peut être la faute au temps imparti ? au satellite? à Julie Gayet ?

MAOB 

Source crédit: cridem.org

Un cri affecté...!!!

Le comité de paix d'IRA-mauritanie en deuil :

Mes condoléances les plus attristées à la famille du camarade Ely Ould M'bareck et son frère, tous décédés dans un accident de voiture survenu aujourd'hui. Ils étaient membres du très utile et courageux comité de paix du mouvement abolitionniste IRA-MAURITANIE, Qu'Allah les accueille dans Son Saint Paradis. Ameen

samedi 28 mars 2015

L’ÉDITO DE RMI : A QUOI SERT LEUR POLITIQUE ?

28 mars 2015

L’Edito de RMI Par Bâ Sileye

La politique est un exercice à la fois noble et ingrat. Et cela pour au moins deux raisons. Sa noblesse première et authentique mission, à savoir la gestion des affaires de la cité. « L’objet de mon enseignement », explique Protagoras dans le Dialogue de Platon, « c’est la prudence pour chacun dans l’administration de sa maison et, quant aux choses de la cité, le talent de les conduire au mieux par les actes et la parole ». Socrate poursuit : « Si je comprends bien, c’est de la politique que tu veux parler et tu t’engages à former de bons citoyens ? ». Protagoras confirme alors : « C’est cela, Socrate, et tel est bien l’engagement que je prends ». L’ingratitude de ceux qui se prêtent à cet exercice apparaît lorsque, au lieu de s’occuper des affaires des citoyens, ils considèrent la politique comme une profession. C’est dans ce contexte que le peuple et l’intérêt général deviennent des instruments entre les mains de politiciens en l’absence de véritables politiques.

En Mauritanie, force est de constater que loin de sa mission, l’élite politique traditionnelle est devenue progressivement imbue d’elle-même et se croît supérieure. Et ce, du fait d’une trajectoire socialement plus valorisante que le reste de la collectivité globalement conditionnée dans l’ignorance et l’analphabétisme. Sans oublier que ces dirigeants ont toujours des intérêts individuels, politiques et financiers à défendre. Ministre, directeur général ou parlementaire, chacun milite d’abord pour sa propre cause et celle d’un « chef » tapi dans l’ombre. Raison pour laquelle à chaque fois qu’émerge un mouvement qui prône la rupture et de suppression systématique de l’état actuel des choses, la classe politique traditionnelle crie au danger de la guerre civile. Aussitôt, les muftis régurgitent leurs sermons fades, et les politiciens leurs discours creux. Par ces agissements, on ne fait que rationaliser l’hégémonie de l’oligarchie militaro- politique qui monopolise le pouvoir. D’où l’idée selon laquelle, un simple et ordinaire citoyen civil ne peut jamais assurer la gestion démocratique du pouvoir en Mauritanie. Le rôle assigné aux civils jusqu’ici est l’occupation de l’espace, en subissant passivement les régimes militaires et semi-civils. Tantôt en tant que soutiens, tantôt en tant que mécontents.

Cet état de fait a largement contribué à l’instauration de la mentalité de la haine de soi. La personnalité citoyenne est partout bafouée. Les citoyens peuvent croupir dans la pauvreté, mais lorsque viendront les élections, on sait comment les mobiliser. Ces derniers reproduisent les mêmes comportements que ceux qui se prévalent d’agir à leur nom. Quant aux intellectuels et aux personnalités respectables qui devraient éveiller les consciences, ils s’adonnent à la course du gain. Devant les autorités, au lieu de dénoncer les injustices et la misère sociale, ils courbent honteusement l’échine. Chez eux, l’honneur s’est éclipsé derrière l’opportunisme. D’où la dévaluation totale des charges publiques. Le premier pantin qui se pointe à la porte de Rais peut devenir un ministre, conseiller à la présidence ou responsable public. Dans la conscience collective, il est plus valorisant d’évoluer dans le giron du système et du gouvernement. A chaque  crise politique ou institutionnelle, les militaires et la classe politique traditionnelle arborent des feuillets pour faire gober aux populations qu’ils contiennent le salut du peuple. Depuis l’avènement du multipartisme, ils se jouent du peuple. Et par une démagogie bien huilée, ils nous font croire que le  dialogue politique est  au centre de leurs préoccupations. En réalité, les premiers utilisent l’armée pour se maintenir au pouvoir et les seconds profitent des opportunités pour intégrer le système.

De nos jours encore, nombreux sont ceux qui prêchent la démocratie alors qu’il y a peu, ils étaient encore intiment liés avec le dictateur Taya. D’autres encore qui se revendiquent de fervents démocrates ne se gênent nullement pour légitimer un coup d’Etat ou refuser la candidature unique de l’opposition parce que celui qui est proposé est un Hartani, donc considéré d’origine servile. L’opportunisme politique qui a fait capoter le Front Démocratique Uni pour le Changement ( F.D.U.C né le 5 juin 1991), le FNDD, la C.O.D guette de près le FNDU. Les négociations avec le système doivent obéir au rapport de force dont seul le peuple sera l’acteur principal.

Les employés de la Snim viennent de démontrer à la nation que le changement vient par le bas. Notre élite doit rompre avec l’idée selon laquelle le peuple est irrationnel et incapable de promouvoir le bien commun. Nous devons savoir que le discours dogmatique sur la préservation de la paix sociale n’est suivi d’aucune volonté manifeste. Jusqu’ici les luttes politiques ne font que contribuer à la prospérité du système politico-militariste. Sinon pourquoi Biram Dah Abeid et ses camardes sont-ils emprisonnés ?  Pourquoi exclut-on des Mauritaniens par le biais d’un recensement ? Pourquoi ignore-t-on les revendications légitimes des rapatriés ?

Bâ Sileye

Un cri osé... Le cas Yémenite... !!!

Le cas Yémenite: guerre hégémonique entre Saoudiens et Iraniens.

L'Islam ( dérivé de la Paix) sortira du Moyen-Orient peu à peu vers d'autres contrées méritantes.

Depuis 3 jours les forces aériennes du royaume saoudien bombardent son voisin yemenite qui vit des tensions politiques avant d'être confessionnelles. En effet, les rebelles chiites qui chassent les dirigeants mis en place par rafistolage politicien, sont dits soutenus officieusement par l'Iran chiite.
Les gardiens de la Mecque et Medine s'entourent d'une une coalition pour intervenir sous aucun mandat légitime dans un pays tiers. Les têtes couronnées du Golf semblent avoir l'aval de leur maître cowboy, l'oncle Sam, pour contrer l'influence des Mollahs dans les pays arabes. L'hypernationalisme arabe qui conduisit en partie la dislocation de l'empire ottoman, devient la seule référence du monde arabe qui ne voit la solidarité musulmane qu'à la carte. Comme en Syrie, la Libye ou l'Égypte, nous observons ouvertement des musulmans Saoudiens et leurs suppôts qui bombardent d'autres musulmans versant du sang pour des manoeuvres louches et contraires aux prescriptions islamiques. Chiites ou sunnites ne sont que des alibis fallacieux pour couvrir les affrontements géopolitiques. Ainsi l'emblématique communauté de croyants qui honora la Oumma jadis, est devenue aujourd'hui une coalition d'inconditionnels pour la course aux honneurs de la vie d'ici bas. Est-on musulman d'abord avant être saoudien ou iranien... ???

28-03-2015 06:00 - Conférence de presse Aziz : Comment Wadia a-t-il pu déstabiliser le président?


Mauriweb - En se prêtant au jeu de questions des journalistes, le président montre de plus en plus de fragilité. Sans doute éprouvé par son long voyage à l’Est et le constat intime que malgré tout, le pays marche à reculons; que les projets initiés cahin-caha ne sont qu’une goutte dans cet immense territoire où les mentalités sont encore vivaces et rebelles. 

Si dans les précédents points de presse, le président Aziz a su esquiver avec beaucoup de réussite les questions qui fâchent, dans ce dernier débat il a fait montre de beaucoup de fébrilité et de contradiction dans ses propos.

Après son self-contrôle, le président sort de plus en plus de ses gonds quand il se voit acculé. Malgré les tentatives de retenir son souffle, Mohamed Ould Abdelaziz qui, certainement, sent qu’il ne convainc plus son auditoire devient nerveux au point de susciter des guéguerres médiatiques inopinées.

Un président visiblement contrarié qui voit des ennemis partout

Dès l’entame de l’entretien, le président renvoie l’image d’un homme tendu. Fatigué ? Certainement. Sur le qui-vive, aussi. Le président n’assure plus et il est le premier à le sentir. Contrairement à ses premières sorties où il feignait une certaine aisance en accusant les coups, le président Aziz a d’emblée sorti ses griffes.

Les téléspectateurs étaient abasourdis par l’énervement du président pour « si peu ». En voulant marquer sa préséance, le président a marqué contre lui-même offrant une image d’anxiété à tous. Malgré les tentatives vaines de Sidi Ould Nemine à lui sauver la face, le président ne voulait pas s’en faire compter. Le trop plein d’autorité cache mal l’indisposition à la contradiction.

Difficile de jouer au démocrate ! Or, le débat n’avait pas encore commencé que le président -qui connaissait chacun de ses interlocuteurs- avait choisi d’ouvrir son feu contre le journaliste Ould Wadia qu’il savait proche de l’Opposition et surtout de Tawassoul.

Peut être qu’il sent le danger le plus imminent venir de ce côté ! Tapant de son poing sur la table, le président le priant une première fois de quitter l’assistance se rattrape et lui dit «"je te promets que tu ne poseras qu'une seule question et si tu n'es pas d'accord tu peux te retirer". Wadia rétorque qu’un deal avait noué avec le présentateur.

Excédé par cette réponse, Aziz réagit impulsivement et demande au journaliste de se retirer. Une autre voix (parmi les journalistes présents). «S’il est éconduit, nous nous retirons aussi ». On entend au fond le président Aziz« c’est votre problème, partez ». Sur ce, le président fait injonction au présentateur en arabe «coupes, coupes !» autrement dit « mets fin au direct ».

Le ton du président assure Sidi Ould Nemine de l’urgence de l’exécution. Ce fut fait par la régie qui retire au présentateur une épine du pied. Des minutes s’égrènent. Très longues avant que la reprise de l’émission n’ait lieu. 

Le décor et les apparences sont sauvés ! Tout le monde est là y compris Ould Wadia héro d’une nuit malgré lui. Mais le président Aziz est toujours excédé. Il ne parvient pas à camoufler son irritation. Le président semble ébranlé non seulement par l’attitude du journaliste, mais par l’ampleur des questions en suspens.

Le président malgré son aide-mémoire qu’il consulte se perd dans les chiffres et se retourne souvent vers ses collaborateurs pour confirmer ses propos. Le président fait montre de beaucoup de contradictions et pour une fois, les mauritaniens le découvre démuni de réponses tranchées. Les questions incisives du reporter de Wadia mais également du journaliste de TvSahel perturbent l’assurance du président. 

Tout y passe, grève de la Snim, la gestion des 400 milliards de ses profits, , l’échec de la lutte contre la gabegie, l’affaire Ould Baya dont il nie jusqu’à l’amitié; même le dialogue politique. Le président n’affiche pas de réponses claires. 

Il tente de noyer le poisson. Plus que tout autre, le président sait profondément que les mauritaniens ne s’emballent plus à ce discours démenti par les faits. Seule lueur d’espoir Aziz promet de ne pas tripatouiller la Constitution et dit vouloir achever son dernier mandat. Avec la promesse d’un audit de sa gestion. Une question à laquelle pourrait bien s’intéresser son successeur éventuel.

Mais le président essaye de se rattraper. Il tente même d’égayer l’atmosphère mais seul Sidi Ould Nemine pouffe de rire ! Nonobstant une dernière tentative de transformer son revers médiatique ; la récupération ne semble pas réussi. Le président était déstabilisé tout le long de la conférence de presse. Sidi Ould Nemine pourra dire « ouf » de soulagement après un risque de fiasco total de son émission, sauvée in extrémis. 

Le peigne fin auquel on soumet les conférences de presse du président pour choisir ses interlocuteurs ne l’a assurément pas prémuni de questions pas de son goût.

Source crédit :cridem.org

vendredi 27 mars 2015

27-03-2015 12:33 - Fraudes autour de pseudo cartes de membres d’IRA-Mauritanie

IRA-Mauritanie - Des cartes de membres portant les logo, appellation et sigle d’IRA-Mauritanie sont en circulations depuis quelques temps. Voulant profiter de la notoriété du mouvement, certaines personnes utilisent ces pseudo cartes pour appuyer des demandes d’asile politique en Europe ou en Amériquedu Nord.

Ces personnes prétendront, auprès des agences de protection des réfugiés et apatrides des pays d’accueil, fuir la persécution dont sont souvent victimes les militants d’IRA-Mauritanie.

Face à cette forfaiture, IRA-Mauritanie :

- Déclare n’avoir jamais émis de cartes de membres, les militants étant identifiés et localisés par les structures de base,

- Met en garde toute personne qui sera tentée de faire usage de ces fausses cartes pour en tirer un quelconque profit,

- Saisira les autorités des pays d’accueil pour les mettre en garde contre l’usage de pseudo cartes de membres d’IRA-Mauritanie par de potentiels demandeurs d’asile.

Néanmoins, Initiative de Résurgence du Mouvement Abolitionniste en Mauritanie(IRA - Mauritanie) – organisation de défense de Droits humains, humaniste et universaliste, ne saurait faire d’amalgame. Elle soutient et continuera à soutenir les efforts du monde libre dans la protection des défenseurs des Droits de l’Homme en danger mais également toute personne, toute communauté ou tout peuple lésé dans ses droits et persécuté.

Nouakchott, le 13 mars 2014
La Commission de communication 

Source crédit :cridem.org

26-03-2015 23:25 - En DIRECT de la Présidence de la République : "Il n'y a aucun détenu d'opinion en Mauritanie" (Aziz)


Mauriweb - Le présidentAziz a soutenu, en réaction à une question de Ould Wadia au sujet des prisonniers d'Ira qu'il ne s'agit nullement de détenus d'opinion.

Pour le président Aziz,"l'affaire de Biram Ould Dah et cie est une affaire de justice tranchée". A ses yeux, les personnes arrêtées ont été jugées et condamnées en fonction de leur acte. 


Source crédit :cridem.org 

mercredi 25 mars 2015

Attentats en France | Lassana Bathily décoré de la médaille du courage par le Centre Simon Wiesenthal à Los Angeles | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

Attentats en France | Lassana Bathily décoré de la médaille du courage par le Centre Simon Wiesenthal à Los Angeles | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

25-03-2015 06:00 - Don du Professeur universitaire Ely Ould Sneiba aux grévistes miniers

Aqlame - Le Professeur universitaire et réputé activiste politique, Dr Ely Ould Sneiba a fait don aux grévistes miniers de la SNIM, de l’indemnité mensuelle inscrite au solde de son salaire de fonctionnaire public, à titre de subvention accordée par l’État à son jeune enfant.

Le don a été déposé dans un compte spécial ouvert au nom des employés de la SNIM, pour recevoir les contributions et aides financières accordées par des bonnes volontés aux grévistes miniers, confrontés à d’importantes difficultés socioéconomiques, depuis que leur Employeur la SNIM ait cessé de leur verser l’intégralité de leurs émoluments habituels.

« Etant fonctionnaire de l’État, bénéficiaire de 500 Um par mois, comme subvention accordée à mon enfant, j’ai dédié ce montant aux travailleurs grévistes de la SNIM autant qu’ils en auront besoin » a tweeté Dr Sneiba.

Traduit de l’Arabe par Cridem 

Source crédit :cridem.org

mardi 24 mars 2015

24-03-2015 06:30 - Conseil Représentatif des Soninko de Mauritanie : Déclaration

 CRSM - Le 29 mars 2014 s’est tenue à la case une assemblée générale regroupant des soninko toutes appartenances politiques confondues. Cette Assemblée générale a mis en place une commission qui a élaboré un document intitulé,«pour une redéfinition équitable du pacte fondateur de notre nation en construction» qui quelques mois après a été soumis à cette même AG pour validation et ventilation. Ce qui fut fait.

Suite à cette assemblée est crée le Conseil Représentatif des Soninko de Mauritanie. Après avoir publié à un communiqué de solidarité et de soutien aux défenseurs des droits humains, Biram Dah Abeid, Brahim Bilal Ramdhane, Djiby Sow et leurs compagnons arrêtés, jugés et condamnés dans des conditions que l’on sait. 

C’est alors que les éternels thuriféraires soninko de tous les pouvoirs se sont mis en branle. Ils ont multiplié des rencontres et réunions avant d’être reçus par le Président de la République. Ces suppôts du système ont depuis lors engagé une campagne grotesque de mensonge et de dénigrement dans l’unique but de mettre en mal le CRSM, la communauté soninké et le pouvoir en place.

Les réseaux sociaux font état depuis cette date d’une crise au sein des soninko. Au vu de cette situation le CRSM, fidèle à sa vision et à son ambition de mener à bien son combat pour une Mauritanie juste, démocratique et égalitaire, prend à témoin l’opinion et tient à préciser:

- qu’il n’a de problème avec personne en Mauritanie, encore moins avec un Soninké ou un groupe de Soninko ;

- qu’il s’élève contre le système de gouvernance de la Mauritanie ;

- qu’il continuera de défendre l’avenir de la Mauritanie et l’intérêt de tous ses citoyens, y compris ceux qui ne sont pas d’accord avec son discours et sa vision sur la marche actuelle du pays.

Pour dépasser cette situation, le CRSM demeure convaincu que seule la tenue des états généraux de la refondation de notre nation en construction permettra d’asseoir une Mauritanie plurielle, «décommunautarisée » et républicaine.

Nouakchott, le 19 03 2015
Commission de communication 

Source crédit: cridem.org

samedi 21 mars 2015

21-03-2015 15:10 - IRA-Mauritanie reçoit l’UNPO et défend ses thèses [PhotoReportage]

Quel procédé utiliser pour faire valoir son point de vue auprès du monde libre ? Ben, inviter de temps à autre des personnalités étrangères, des organismes réputés sérieux, leur en mettre plein la vue pour que ceux-ci aillent vendre nos thèses dans les grands forums internationaux et auprès des dirigeants du monde libre.

Par le passé, le stratagème a fonctionné avec la présidente de la Fondation Frantz Fanon qui n’est autre que Mireille Fanon Mendès-France, fille de Frantz Fanon. De retour en France après une visite en République Islamique de Mauritanie sur invitation du gouvernement, Mireille a clamé : «nous faisons une mauvaise querelle à la Mauritanie».

Ce stratagème-là va-t-il fonctionner avec l’Organisation des nations et peuples non représentés (UNPO) - dont le programme est axé essentiellement sur droits de l’homme, la démocratie, la non-violence... - qui a effectué récemment une visite en Mauritanie suite à une invitation de la part du gouvernement ? On peut en douter.

En fait de passage à Nouakchott, deux dirigeantes de l’UNPO en l’occurrenceJohanna Green et Iva Petkovic sont allées - le mercredi 18 mars - à la rencontre deS.O.S Esclaves COVIRE ; COREMI ; Touche pas à ma nationalité et IRA-Mauritanie.

La rencontre qui s’est déroulée chez Diop Amadou Tidiane - un dirigeant de l’IRA - a permis aux différentes organisations de donner leurs points de vue par rapport aux questions qui fâchent, comme on dit familièrement, à savoir l’esclavage, l’exclusion…

Boubacar Messaoud, d’entrée, a laissé entendre que l’esclavage est une réalité quoique les officiels prétendent le contraire. Il a estimé que le combat d’IRA-Mauritanie est pertinent dans la mesure où «il déconstruit la philosophie sur laquelle repose la pratique de l’esclavage».

Boubacar ira plus loin en présentant en filigrane l’acte d’incinération des manuels dits de rite malékite accompli par Biram Dah Abeid en avril 2012 comme étant un acte salvateur.

«Au départ, on s’était opposé à l’acte d’incinération des manuels mais avec le temps, nous avons compris que l’Islam ne légitime pas l’esclavage, nous avons compris que la religion a été instrumentalisée », dit-il tout en mettant en garde ses interlocutricesJohanna Green et Iva Petkovic contre les thèses du gouvernement qui nie l’existence de l’esclavage en République Islamique de Mauritanie.

Pour sa part le docteur Alassane Dia, président de Touche pas à ma nationalité, a dénoncé - dans un même élan – «le déni d’humanité (l’esclavage), le passif humanitaire et le déni de citoyenneté dont le recensement des populations est la preuve la plus patente».

«Le recensement est un prolongement, une continuation du génocide des années de plomb…nous l’avons combattu, nous continuons à le combattre, parce que ce recensement inique continue aujourd’hui encore et de plus belle », dit-il. 

Il a laissé entendre que «la gestion de la cohabitation entre les différentes communautés posent problème », que «les registres de l’Etat civil sont ouverts à des étrangers qu’ils soient Sahraouis ou Touaregs du Mali alors qu’on interdit aux Noirs de Mauritanie de se faire recenser». Et d’ajouter : « c’est cela que nous combattons et nous souhaitons que nos voix soient entendues». 

Ahmed Wadi-a, journaliste engagé, a affirmé pour sa part que «le problème de la cohabitation est un problème sérieux ». Il a déploré le fait que les régimes qui se sont succédés à la tête du pays n’aient pas reconnu le problème. 

«Haidalla a reconnu l’esclavage mais l’a légitimé, Ould Taya l’a passé sous silence. Azizdit qu’il n’y a pas d’esclavage. Et dans un pays quand le président dit qu’il n’y a pas d’esclavage, aucun commissaire n’osera arrêter un coupable pour pratiques esclavagistes, aucun magistrat n’osera condamner pour pratiques esclavagistes», dit-il.

Pour Wadi-a, les coupables de pratiques esclavagistes bénéficient de la complicité des autorités. Le journaliste a déclaré en substance que la question de la lutte contre les injustices doit concerner tous les Mauritaniens. 

Enfin, il a déploré le fait que l’Occident ménage bien souvent les régimes qui bafouent les droits humains, cela pour préserver ses intérêts. L’UNPO ira-t-elle s’aligner sur les thèses de S.O.S Esclaves ; COVIRE ; COREMI ; Touche pas à ma nationalité et IRA-Mauritanie ; Ahmed Wadi-a ?

Ou prendra-t-elle fait et cause pour les thèses officielles ? Une chose est sûre en invitant cette organisation à visiter la Mauritanie, il semble bien que le gouvernement ait rendu un fier service aux anti-esclavagistes réunis sous la bannière de S.O.S Esclaves mais aussi à ceux réunis sous la bannière d’IRA. Car après tout, IRA est bien membre de l’Organisation des nations et peuples non représentés (UNPO).

SC 
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Crédit source: cridem.org

Procès dans l'affaire de la mosquée saoudienne: condamnations des militants de IRA

20 March, 2015 - 16:24

Brahim Jiddou, Yacoub Inalla et Sabar Ould Houssein ont été condamnés respectivement à six, cinq et Sept mois de prison ferme, après la délibération de la la Cour Correctionnelle du tribunal de Nouakchott. Le parquet avait requis deux ans de prison ferme et 60 000 UM d’amende pour chacun. Lors de ce procès, les avocats des militants d’IRA ont démontré «  le caractère purement politique des réquisitions de l’accusation ». Signalons que les militants d’IRA étaient jugés, depuis le 5 mars dernier. Ils avaient été arrêtés le 24 octobre 2014, à la suite d’une « excomunication » prononcée à leur encontre par le grand mufti de la République, grand propriétaire terrien et « esclavagiste à ses heures », à en croire IRA.

Cette affaire remonte au vendredi 24 octobre 2015. En ce jour de grande prière hebdomadaire et alors que Biram Dah Abeid, président d’IRA, avait organisé quelques jours auparavant une conférence de presse où il présentait l’Appel des élus et associations citoyennes de Chicago (USA) fustigeant la persistance de l’esclavage en Mauritanie et la permanence du double discours des autorités mauritaniennes sur cette question, l’Imam Ould Lemrabott, avait attaqué frontalement l’organisation anti-esclavagiste en qualifiant ses membres de « cinquième colonne du judaïsme et de l’impiété en Mauritanie ». Ould Lemrabott a appelé les autorités à « défendre l’Islam contre ses ennemis » en spécifiant la leicité du meurtre de Biram.

« Suite à cette charge sans précédent dans un lieu aussi solennel, Brahim Jiddou, surnommé « l’imam d’IRA » et qui, lui aussi, est versé dans les sciences islamiques, interrompit le Mufti en lui retournant accusations et compliments. S’en suivit l’intervention des fidèles qui se sont scindés en deux camps. C’est dans la soirée de ce vendredi que des membres de la police politique vinrent arrêter les militants d’IRA. Les premiers interrogatoires au commissariat de police de Tavragh Zeina cherchaient à « clarifier » les liens supposés entre IRA et la classe politique afro-américaine », indique IRA. Le lendemain, le sit-in organisé par d’autres militants d’IRA devant le commissariat de police fut violemment dispersé. Deux autres militants seront interpellés et jetés en prisons à cette occasion.

 

 Ce procès démontre, fait remarquer le mouvement abolitionniste, l’influence des Uléma du pouvoir qui sont capables « d’excommunier» des fidèles et de les jeter en prison alors que la contestation des prêches dans la Mosquée est une pratique très répandue et tolérée. Il démontre aussi la panique du gouvernement de Ould Abdel Aziz des connections qu’IRA a établies avec le mouvement abolitionniste mondial notamment dans les pays occidentaux ».

Crédits source: lecalame.info


vendredi 20 mars 2015

20-03-2015 11:54 - Les avocats d’IRA sont revenus sur bien des vérités amères

L'Authentique - Le Fonadh a abrité mardi 17 mars 2015, une conférence de presse bien animée, en présence de quelques membres du collectif des avocats du mouvementIRA, Me Ebetty, Mohamed Lemine Moussalem, Ould Ahmed Miské, entre autres. Les militants récemment libérés étaient aussi de la partie ainsi qu’une bonne quarantaine de partisans d’IRA.

Marième Mint Cheikh Dieng, l’une des récemment libérées a déclaré avoir été internée à la prison des femmes qui compte selon elle, présentement, 33 femmes, dont 20 hartanyates, 4 Halpulaars, 3 négro-mauritaniennes, 3 étrangères et 3 mauresques. Ces dernières selon elle, ne sont pas là à cause d’une décision de justice, mais par la volonté de leurs parents qui les ont placées en prison pour les punir à cause de certaines déviances.

Elle a déclaré que la prison n’est pas la solution pour taire les revendications sociales et qu’elle continuera son combat, prête de nouveau, selon elle, à consentir d’autres sacrifices pour la cause pour laquelle, elle est engagée ; Pour Yacoub, le deuxième militant libéré, la prison civile de Nouakchott est une usine de fabrication de délinquants, notant la présence de 178 mineurs, dont 170 jeunes haratines qui sont en train d’être formés selon lui, par les grands délinquants avec lesquels ils partagent leur séjour carcéral.

Me Ebetty a déclaré pour sa part, être depuis trois jours et trois nuit d’affilée balloté entre studios de télévision et salle de conférence, sur des sujets en rapport avec la liberté d’expression, les prisonnies de Guantanamo et le sort de détenus d’opinion. Pour lui, le sort des militants d’IRA permet de tirer trois leçons.

Un, aucune preuve de violence n’a pu être établie à l’encontre des détenus, précisant que les avocats ont demandé à la cour de leur présenter une pierre qui a été jetée, une chemise d’un élément des forces de l’ordre déchirée, ou un bouton arraché. La cour selon lui n’a pu apporter la moindre preuve de violence, c’est pourquoi, dira-t-il, les charges relatives à ce volet ont été abandonnées. 

Deux, la Mauritanie continue à se référer à une loi datant de 1964 organisant les associations, en déphasage totale avec les conventions internationales signées qui garantissent la liberté d’expression, d’association et de manifestation. Et ce serait sur la base de cette loi caduque de 1964 que Birame, Brahim et Diby auraient été jugés et condamnés. 

D’où la gêne ressentie par l’Etat mauritanien, selon lui, face à la charge du responsable du Haut conseil des Nations Unies des droits de l’homme de Genèvequi a appelé récemment la Mauritanie à ses responsabilités sur ce point. Trois, Me Ebetty trouve scandaleux que les avocats n’aient pas pu avoir accès, deux mois après le procès de Rosso, au dossier des détenus. Selon lui, la cross du verdict serait parvenue depuis le 25 février à la Cour d’Appel sans qu’ils en aient été informées. 

Me Moussalem a circonscris son intervention, purement technique avait-il averti, au dossier des trois détenus de Nouakchott, Dr. Saad, Marième et Yacoub. Il trouve que le dossier était vide et que la condamnation à 1 an avec sursis des prévenus exprime la gêne des autorités judiciaires, qui ne pour ne pas perdre la face et ne pas tomber également dans l’excès, ont libéré tout en condamnant, même si c’est par sursis. 

Il a tenu cependant à saluer la clairvoyance de la Cour et sa lecture parfaitement équilibrée du dossier. Selon lui, les avocats ont fait néanmoins Appel à la sentence car ils pensent qu’ils doivent être acquittés. Selon lui, il y a une contradiction entre le procès de Rosso et celui de Nouakchott

Rosso, dira-t-il, l’accusation d’appartenance à une organisation non reconnue a été abandonnée à la décharge de Birame et de ses compagnons, pour ne retenir que la « rébellion non armée » terme aussi ambigu qu’inexistant dans le code pénal, alors que les prévenus d’IRA à Nouakchott ont été condamnés pour appartenance à une organisation non reconnue, alors que les charges liées au rassemblement non autorisé ont été abandonnées.

Me Moussalam dira par la suite que sur le plan purement théologique, rien ne justifie la pratique de l’esclavage dans l’Islam, soulignant que la religion est venue pour libérer les gens et les extraire de l’obscurantisme vers la Lumière. Il dira que le Prophète (PSL) est mort sans laisser derrière lui un seul esclave, que Zeyed qu’il avait parrainé, et qui est le seul compagnon dont le nom figure dans le Coran, il lui avait donné sa propre cousine comme épouse. 

Oussama, d’origine captive, a aussi commandé les armées musulmanes, coiffant les plus prestigieux compagnons, dont Omar et Abu Bakar, de rang social plus élevé que lui,. Enfin, il dira que le combat que mène IRA n’est pas la seule affaire des Haratines, ni des seuls Mauritaniens, mais qu’il interpelle l’Humanité dans son entier, car c’est un combat pour l’égalité, l’équité, la justice et la paix sociale. 

Un autre avocat s’attaquera à certaines chaînes de télévisions et à des journalistes qui dans leur couverture du procès des militants d’IRA ont fait de l’amalgame, tronquant les termes d’accusation. Ils ont parlé de condamnation pour extrémisme et division, alors que de telles charges n’ont jamais été évoquées, selon lui, par aucune juridiction à l’encontre des militants. 

Il a invité les journalistes à plus de professionnalisme et de fidélité par rapport aux faits. La conférence de presse s’est achevée par un speech du Dr. Saad Ould Louleid, qui a tenu à préciser que le mouvement IRA reste fidèle à son combat, et que rien ne le détournera de ce combat, ni emprisonnement, ni répression.

Cheikh Aidara

Crédit source :cridem.org

jeudi 19 mars 2015

15-03-2015 11:54 - Exclusif : Jemal Ould Yessa s'exprime après 7 ans de silence...

Chezvlane - Chose promise, chose due. Comme je l’annonçais l’autre jour, j’ai rencontré mon cousin Jemal à Abidjan et il a accepté de répondre à quelques questions. C’est une interview A.O.C. Ce genre d’interview, dont l’Appellation est d’Origine Contrôlée, comme celle d’Ahmed Ould Cheikh à l'inquisitrice Irabiha, consiste à ne pas mettre en difficulté l’interlocuteur ou le client, c’est selon… 

Il faut se contenter de poser les questions qui ne fâchent pas vraiment à la différence qu’il n’y a pas aujourd’hui de silence criminel pour soutenir une corde qui réclame un pendu, fût-il innocent...

1- Chezvlane : Jemal Ould Yessa, vous avez été connu, d’abord par vos écrits et votre engagement contre ce que vous appelez « la domination ou l’hégémonie ethno-tribale ». Depuis la fin des années 1980, vous ne cessez de dénoncer, pêle-mêle, le racisme contre les communautés noires, l’esclavage, l’impunité et la privatisation de l’Etat par des clans qui se partagent le pouvoir, à tour de putsch, parfois « de manière rotative » (l’expression est de vous). Vous ne cessez de prédire l’effondrement de ce système mais aussi la dislocation de la Mauritanie.

Ai-je bien résumé votre parcours ?

Jemal : Plus ou moins….

2- Chezvlane : Alors, qui êtes-vous ? Un provocateur professionnel, un éternel adolescent en politique, un opposant aigri ?

Jemal : Je me définirai par le terme « lanceur d’alerte », hélas pas plus écouté queCassandre. La provocation, l’aigreur et l’adolescence relèvent de l’appréciation relative et variable ; peut-être qu’il y a, en chacun d’entre nous, un peu de tels défauts. Chez nous, l’art de gouverner se confond avec la feinte, la triche sur temps, bref l’évitement des ruptures sans lesquelles aucune société de ce bas-monde n’évolue. 

Nos intellectuels organiques excellent dans la justification du fait accompli et s’ingénient à se concilier les bonnes grâces du Prince ou, celles, moins rentables, de la rue. Sur les problématiques de l’esclavage et du racisme que vous citez en exemple plus haut, tout a été dit ; le diagnostic est établi. Les solutions, prévisibles et de bon sens ne font défaut : parler, comprendre, rendre justice. A part l’amorce durant l’intermède du très prudent Sidi Ould Cheikh Abdellahi, nous sommes vite retombés dans l’occultation, le déni, associés au bricolage d’arrangements ponctuels. Et revoici la Mauritanie, de retour dans la rubrique des détenus d’opinion et de conscience : Mohamed Ould Mkhaitir, Birame Dah Abeid et ses co-accusés, Djiby Sow et d’autres dont l’état de santé autorise quelque crainte...

3-Chezvlane: A propos d’esclavage, quels sont, d’après-vous, les signes d’un début de « normalisation » ?

Jemal : Quand les descendants d’esclaves épouseront les filles d’anciens maîtres, sans susciter le scandale, nous aurions franchi un pas décisif dans l’égalité. Je choisis cet exemple, pour souligner la dimension symbolique du défi.

4. Chezvlane : Votre pessimisme habituel sur l’avenir de la Mauritanie, le maintenez-vous ?

Jemal : Il ne s’agit pas de pessimisme mais de lucidité. Oui, je le maintiens, dans les termes que j’exprimais en 2006, à la faveur d’une tribune dans le journal sénégalais Sud Quotidien, sous le titre fantaisiste « sur la dune un peuple averti ne vaut rien ».

5.Chezvlane : L’article paraît bien prémonitoire mais n’est-ce pas une qualité un peu étrange chez un descendant de guerrier ?

Jemal : Oh, peu importe l’auteur et ses déterminismes ; l’essentiel est dans la détérioration constante des équilibres écologiques et sociaux du pays. Et, encore, 2006 ne nous n’étions assez instruits de la menace jihadiste.

6. Chezvlane : Oui, l’on sent que le sujet vous obsède….

Jemal : Oui, je vous le concède…

7. Chezvlane : Pourquoi ?

Jemal : Le wahhabisme, alimenté par l’argent des pétromonarchies du Golfe, s’est implanté en Mauritanie, depuis la fin des années 1970 ; la majorité de nos notables religieux sont devenus les agents propagateurs de cette idéologie du pouvoir, certains par conviction, d’autres - sans doute la plupart - en toute vénalité ; le salafisme constitue l’étape ultime vers l’achèvement de l’islamisme politique. A présent, la société mauritanienne est parvenue à un stade de maturation où le passage à l’acte jihadiste connaîtra un essor sans précédent et s’exportera vers le voisinage immédiat.

8. Chezvlane : Pourtant, les autorités mauritaniennes multiplient les initiatives pour sauver l’Islam de la paix et en favoriser l’audience par les jeunes…

Jemal : Trop tard, le dégât, irréversible, est fait. A force de surenchère avec les islamistes sur le terrain de la répression et de l’intolérance, les pouvoirs publics ont participé à la dissémination du wahhabisme, au détriment des confréries soufies, davantage tournées vers la spiritualité ; à ce jeu-là, les barbus gagnent toujours. L’original déclasse la copie. Au lieu de distiller des valeurs de civisme séculier et de cultiver la résistance à l’obscurantisme, les gouvernements successifs, par facilité, paresse, populisme ou négligence, ont finalement abdiqué la vertu cardinale dans l’art de gouverner : ils sont cessé de prévoir, d’anticiper, d’observer au-delà du lendemain. Nous le payerons, tous, cher, très cher, à l’image du Mali, du Nigéria ou du Niger.

9. Chezvlane : Mais notre contexte est différent des situations que vous citez…

Jemal : En quoi ? Croyez-vous que nous n’avons pas nos Daesh et nos Boko Haram? Ils sont là, de moins en moins tapis à l’ombre des mosquées. Ils agissent au grand jour, menacent ici, excommunient là, interdisent ceci, défendent cela, de plus en plus prompts à l’appel au meurtre, contre des civils sans défense ; leur incitation constante à la haine relève, à présent, de la vulgate. 

Ils violent la loi mauritanienne sans répit mais nul ne s’avise de les interpeler en conséquence, parce que l’environnement ne possède plus les facultés de distinction entre religion et dogmatisme. Parmi le bloc historique, c’est-à-dire l’ensemble arabo-berbère, le rapport des forces ultérieur à la guerre de Charr Bebbes’est inversé. Aujourd’hui et sans l’effet d’aucun engagement militaire, la perspective d’un Etat théocratique est à portée des successeurs de Nasr Eddine. Le jihadisme mauritanien constitue le bras armé de cette revanche sur l’histoire, dans un contexte international bien plus favorable qu’au 17 ème siècle. A moins d’une guerre civile ou d’un putsch de « rectification » à l’égyptienne, la Mauritanie est en train de parfaire son statut de potentielle Talibanie sur le Continent.

10. Chezvlane : Quelles preuves de ce que vous avancez ?

Jemal : Ouvrez les yeux ou sortez un peu plus souvent du pays et prenez de la distance. Observez la saturation de l’espace public par l’obscurantisme, la manie du Takfir, regardez l’effritement de l’esthétique et des référents fondateurs de laMauritanie, au profit du rigorisme wahhabite. Même dans notre mode de consommation urbain, notre rapport à la vie, à l’habillement, aux distractions, nous ne cessons de copier le Machrek, gommant ainsi notre identité de peuple mulâtre, produit de brassages millénaires, héritier des empires du Sahara et du Sahel

Autre exemple, considérez, je vous prie, l’impossibilité d’organiser un défilé de mode ou un concours de danse traditionnelle. A chacun de ces projets, l’on vous objectera l’indécence d’exposer ainsi les hommes à la tentation du corps féminin. Plus personne n’ose s’élever contre la menace physique, à l’exception de quelques rares militantes des Droits de l’Homme ; je tiens, à nommer, ici, Mekfoula Mint Brahim, Aminetou Mint El Moctar et Fatimata Mbaye. 

Des associations de promotion citoyenne et une nouvelle génération de jeunes activistes arabophones maintiennent encore la flamme de la résistance. L’affaireOuld Mkheitir et les manifestations qui l’ont accompagnée et suivie ont démontré combien l’Etat mauritanien s’est piégé dans sa concurrence au zèle islamiste. Vous avez vu et entendu des hommes de foi, exciter le peuple à la destruction, un individu s’est permis de promettre une prime à qui assassinerait l’ « apostat », des foules, hors de tout contrôle, ont intimidé des avocats, menacé de mort des journalistes, des militants de la dignité humaine. Des biens furent pillés ou détruits, de jour, sans qu’aucun auteur ou commanditaire n’en répondît devant la justice.

11. Chezvlane : Justement, au sujet de Ould Mkheitir, que pensez-vous de sa condamnation à mort ?

Jemal : J’en ai honte, pour la Mauritanie et les mauritaniens, comme je déplore le silence retentissant de mes compatriotes intéressés à la chose publique. Je n’ose parler d’ « intellectuels ». Qu’il me soit permis, ici, de rendre hommage à quelques auteurs de tribunes rares en faveur du prévenu. Parmi eux, je retiens l’excellente contribution de Abdul Lo Gourmo. Les personnalités politiques – hormis une infime minorité dont Moustapha Ould Abeiderrahmane - se sont aplaties devant le chantage wahhabo-salafiste.

12. Chezvlane : Comment expliquez-vous ce mutisme et cette résignation ?

Jemal : Nous avons assisté à une série de présumées profanations du Coran, jamais élucidées mais qui se sont conclues par une tentative de prise de pouvoir, de type insurrectionnel, dans les jardins de la Présidence. Depuis, je n’ai lu d’analyse critique, ni de bilan, susceptible de rendre, à l’évènement, toute sa portée prédictive. Comme d’habitude, l’on est passé à une autre intrigue, entretenant une longue jurisprudence d’amnésie et d’impunité. Pourtant, il y avait de quoi s’inquiéter pour l’avenir commun et prendre le temps de suggérer un nouveau consensus. Au lieu de discuter, de se confronter à la question du rapport de la religion et de l’Etat, l’on se contenta de tourner la page, incapables d’en tirer les leçons. Voilà, dans le domaine politique, l’improvisation et le dilettantisme coûtent un intérêt exorbitant, autant la créance est différée.

13. Chezvlane : Quel jugement portez-vous sur la méthode ?

Jemal : Oui, il fallait « préserver l’ordre public », au prix d’une banalisation de la violence religieuse. L’audace des apprentis jihadistes n’en a qu’augmenté. Cette succession de déroutes et de lâchetés vient nourrir les exactions de demain. C’est juste une question de temps. Pour l’instant, vous pouvez tout commettre, enMauritanie, y compris régler des comptes très temporels, tant que vous prétendez agir pour le triomphe de la foi.

14. Chezvlane : Ce que vous décrivez, est-il si nouveau que cela ?

Jemal : Nous étions des musulmans paisibles et aptes au bonheur, avant qu’une junte militaire ne nous impose sa Charia, une réforme du code pénal de pure hypocrisie, désormais en vigueur mais inapplicable, malgré le bref apprentissage, sur des cobayes noirs, de la peine de mort et des mains tranchées. Dois-je vous rappeler ce que notre pays était ? Une terre de contrastes, de diversité, certes cultivée à la sueur des esclaves mais, jamais, une théocratie ne s’y enracina dans la durée, des Almoravides à El Hadj Omar Tall.

J’ai vécu mon enfance nomade dans un campement où l’on appelait à la prière tandis qu’à proximité, quelques tentes plus loin, le voisinage s’adonnait à une noce bruyante, au son de l’Ardine, de la Tidinit et du Tbol. Les plus pieux se retiraient de la fête pour se prosterner vers la Mecque ; les autres dansaient encore, chantaient et riaient. Il n’a jamais été question d’interroger leur foi, encore moins de les soumettre à un châtiment. Chacun allait, dans la vie, avec son propre fardeau, ses joies et espérances. 

Et dans la Mauritanie des mollahs, la presse fit écho, en 2011 ou 2012, d’une cérémonie salafiste où des griots, sous la menace de rôtir dans les flammes éternelles, acceptèrent de se repentir, de leur métier, en public. Est-ce que vous soupçonnez seulement, l’énormité du pas ainsi franchi sur la voie de la déculturation et de la dissolution du patrimoine artistique, donc de la mémoire ?!! Les griots sont l’âme de la Mauritanie ; aussi fallait-il piétiner celle-ci, pour mieux déraciner, en chacun de nous, la moindre velléité de résistance, sur le chemin des philistins, vers la conquête du pouvoir. Le fanatisme, avant de recruter ses poseurs de bombes, se doit d’aplanir le terrain culturel, de l’appauvrir de toute aptitude à se souvenir, rire et oser. Les lecteurs de Georges Orwell imaginent l’angoissante perspective.

15. Chezvlane : Vous avez milité pour la participation des islamistes au jeu électoral…un regret ?

Jemal : Non, aucunement ! Il y a des démocrates parmi eux et des personnes de valeur. Après tout, le pluralisme comporte sa part de risque ; le peuple a le droit de choisir le pire…et d’en assumer les implications.

16. Chezvlane : Après des années d’asile en France, vous avez été amnistié en 2005 au lendemain du coup d’Etat contre Ould Taya. Qu’est-ce qui vous empêche de mettre un terme définitif à votre exil et peut-être d’envisager une charge élective?

Jemal : Je ne suis plus réfugié politique mais fonctionnaire international. A ce titre, je rentre en Mauritanie quand les impératifs professionnels me le permettent. Si vous m’exhortez à quitter mon travail actuel pour m’installer au pays, je crains de devoir vous décevoir. Les conditions d’une vie digne varient d’une personne à l’autre. Les miennes, pourtant peu exigeantes, n’y sont encore garanties. Me présenter à une élection en Mauritanie ? Voyons, ne jouez pas au naïf ! Vous savez bien que certaines convictions ne prédisposent pas au suffrage.

17. Chezvlane : Alors, est-ce à dire que vous resterez en marge du pouvoir ?

Jemal : Et alors, ce ne serait pas la fin du monde, ni même un motif de pleur. Peut-être oui, peut-être non ; parlementaire, conseiller, ministre ne sont-ce pas, là, des titres bien dévalués en Mauritanie ? S’il faut les acquérir par le biais d’un renoncement, le galon vaut-il la courbette ? Je crois que non.

18. Chezvlane : Donc vous préférez gratter le papier d’une organisation internationale plutôt que de vous salir les mains en servant votre pays ?

Jemal : Oui, de toute évidence. Est-ce un grief aussi monstrueux ?

19. Chezvlane : Non, non, respectons les règles de l’entretien. Les questions me reviennent.

Jemal : Vous n’avez qu’à ignorer certaines réponses.

20. Chezvlane : Bon, revenons au fond. Jusqu’ici, vous ne formulez aucune critique à l’endroit du Président Aziz, vous ne dites rien du dialogue entre l’opposition et le pouvoir?

Jemal : Je suis astreint à une obligation de réserve. Le contrat que j’ai signé avec mon employeur me défend d’émettre une opinion partisane sur la gestion de mon pays. Je n’entends y déroger et ajoute, tout de même, que votre interrogation me laisse perplexe, au regard des thèmes abordés plus hauts. Le sujet que vous soulevez me semble bien secondaire.

21. Chezvlane : Et si le Chef de l’Etat vous appelait à de hautes fonctions, avec la marge de manœuvre suffisante ?

Jemal : Très peu probable mais non, merci, je ne suis pas preneur. Votre « marge de manœuvre » me fait doucement sourire. 

22. Chezvlane : Une dernière question, plus personnelle, quel métier auriez-vous aimé exercer ?

Jemal : Plusieurs me viennent à l’esprit : garde-forestier par passion des arbres, meneur d’une révolte d’esclaves, redresseur de tort raciste, forgeron-orfèvre de talent, chanteur et musicien.

23. Chezvlane : Encore une, êtes-vous conscient que cette réponse peut choquer ?

Jemal : Oui, sans doute et tant pis ; après tout, je reste un homme libre, tant que Dieu me prête vie.

24. Chezvlane : Merci d'avoir accepté ce premier entretien après des années de silence

Jemal : C’est moi qui vous remercie. 

Crédit source: cridem.org

Libération de trois militants d’IRA : Après l’euphorie, les explications…

L’Authentique – Si la libération jeudi dernier de trois militants d’IRA (Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste) semble avoir été bien accueillie par leurs partisans et les organisations internationales qui la réclamaient, le gouvernement mauritanien a tenu à répondre aux critiques internationales en s’expliquant sur le dossier des détenus de l’organisation antiesclavagiste.

Les partisans du mouvement IRA étaient en liesse, ce jeudi 12 mars 2015, devant la prison civile de Nouakchott et la prison des femmes de Sebkha. Scène folklorique émaillé de danses et de chants, pour accueillir les trois militants que la Chambre correctionnelle de Nouakchottvenait de condamner à 1 an avec suris.

Pendant que Marième Mint Cheikh était accueillie par une foule de femmes militantes d’IRA, le Dr.Saad Ould Louleid se fera accompagner, dans une longue procession à pied, jusqu’à son domicile, dans le quartier Carrefour à Arafat. Là, l’ancien porte-parole du candidat à la présidentielle, Birame Dah Abeid,président d’IRA, tiendra des propos incendiaires envers le régime et le système féodale en place.

Ce qui vaudra, les minutes qui suivirent son discours, une intervention musclée de la garde nationale, venue mettre fin au meeting improvisé et boucler le périmètre autour du domicile de la famille Louleïd.

Pendant que scènes de liesse et visites intempestives se succédaient dans les domiciles des deux militants, ainsi que celui de leur compagnon Yacoub Ould Moussa, les regards restaient toujours tournés vers le procès qui se prépare pour d’autres détenus d’IRA en instance de jugement, en l’occurrence le groupe de l’imam Brahim Jiddou.

Pour l’organisation qui semble monter en puissance depuis les exactions qui se sont abattues sur elle, la lutte va continuer. L’objectif, est la libération de leurs dirigeants, Birame Dah AbeidBrahim Bilal Ramadane et Djiby Sow, toujours incarcérés à Aleg après une condamnation de deux ans de prison et un recours en Appel qui tarde à se concrétiser.

Dans ce dossier des droits de l’homme, qui marque selon les observateurs, le retour de la Mauritanie dans le carré peu envieux des pays détenteurs de prisonniers d’opinion, le Haut commissariat des droits de l’homme de l’ONU avait exhorté les autorités mauritaniennes à mener une enquête circonstanciée sur les évènements de Rosso qui avaient conduit à l’arrestation des cadres d’IRA, tout en exigeant leur libération.

La haute instance des droits humains de l’ONU trouvent ainsi disproportionnées les charges légères retenues contre les détenus, et la peine encourue pour un droit à l’expression et au rassemblement consacré par les textes internationaux.

En réponse à la sortie du Haut commissariat des droits de l’Homme de l’ONU, mais aussi à celle du Parlement européen qui avait également exigé la libération des détenus d’IRA, le gouvernement mauritanien a renouvelé son respect des droits humains conformément à ses obligations internationales.

Selon ses propos, les procédures ont été respectées dans le traitement du dossier relatif aux personnes concernées, que les prévenus ont bénéficié de toutes les garanties d’un procès équitable, puis des droits reconnus à tout prisonnier, présence des avocats, délai de mise en garde-à-vue respecté, visites autorisées des familles, défense accordée lors du jugement, publication des verdicts, visites médicales, visites de la commission nationale des droits de l’homme, du Bureau deNouakchott du Haut Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, des ONG des droits de l’homme, etc.

Le gouvernement de préciser que l’adhésion à une organisation non enregistrée et non reconnue est punie par la loi et que la rigueur des verdicts optée par la Cour entre dans le cadre de ses prérogatives en tant qu’instance indépendante conformément à la Constitution et au principe de la séparation des pouvoirs.

Dans ce cadre, le pouvoir exécutif en Mauritanie, qui est un État de droit selon l’argumentaire du gouvernement, ne peut s’immiscer dans le domaine judiciaire.

Le gouvernement trouve également que la demande formulée par le Haut conseil des droits de l’Homme de l’ONU pour l’ouverture d’une enquête dans le cadre des détenus d’IRA est contraire à l’esprit qui fonde l’indépendance de la justice, seule compétente dans ce domaine.

Que les prisonniers disposent du droit de recours et de la latitude de se défendre pour faire prévaloir leurs arguments conformément aux dispositions de textes de loi en vigueur.

Dans le même ordre d’idées, la présidente de la CNDH (Commission nationale des droits de l’homme) a fait une déclaration à Genève, pour demander à la communauté internationale d’appuyer la Mauritanie dans ses efforts pour la consolidation des respects de ces droits. Elle s’en est prise à « la dérive de certains activistes extrémistes » qui véhiculent selon elle « des discours de haine dirigés vers des communautés… ».

Crédits source: iramauritanie.org

mercredi 18 mars 2015

18-03-2015 02:00 - La Mauritanie externalise "sa justice raciste" en France

Comite de Crise - Aujourd’hui, la persévérance de l’état mauritanien raciste à traduire ses propres fils et filles devant les juridictions étrangères est en passe de porter ses fruits. En effet, le 01 avril 2015, les 14 étudiants fallacieusement accusés du soi-disant « saccage »de l’ambassade deMauritanie en Francesont appelés à comparaitre devant la 28eme chambre du tribunal de grande instance de Paris. L’ambassade de Mauritanie veut lâchement user de son immunité diplomatique pour détruire leur avenir.

Pour rappel, le 07 mai 2014, un groupe de 14 étudiants se rend de façon spontanée à l’ambassade afin d’interpeler la représentation diplomatique pour dénoncer les modalités discriminatoires d’octroi des bourses d’études( dont la majorité des étudiants noire est systématiquement privée), les conditions d’enrôlement des ressortissants mauritaniens en Europe, mais surtout, pour exprimer leur solidarité aux rapatriés ayant organisé une marche pacifique laquelle fut brutalement réprimée par le gouvernement mauritanien.

Non seulement ignorés, les étudiants ont été accueillis comme à l’accoutumée par la violence. L’ambassade décida par la suite de faire intervenir la police française pour les arrêter et les conduire au commissariat. Ils y resteront 48h suite au maintien d’une pression diplomatique franche du gouvernement mauritanien sur le ministère de la justice française.

En outre, la volonté des autorités racistes mauritaniennes incarnée par l’ex Ambassadeur Ould Brahim Khlil, agissant sous les ordres du président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz, ne s’arrêta pas là.

L’ambassadeur dressa une facture fictive d’un montant de Soixante Treize mille euros(73000), laquelle listait les dégâts matériels commis par les employés de l’ambassade et dont les étudiants seraient responsables. Mais nul n’est dupe, tout le monde connait l’objectif qui se cache sournoisement derrière cette accusation: infliger des peines maximales à des étudiants noirs mauritaniens. 

Cette situation illustre une fois de plus la faiblesse de l’Etat mauritanien. Au lieu de protéger ses propres ressortissants, la Mauritanie se démène honteusement à user de tout son poids pour que la France condamne injustement des étudiants innocents.

Face à ce comportement irresponsable, avec le soutien des différentes organisations mauritaniennes et françaises, nous restons mobilisés et sommes prêts :

- A lutter pour le respect des droits humains en Mauritanie 
- A aller jusqu’au bout de cette affaire, quel que soit le prix à payer ; 
- A rester debout comme un seul homme pour faire face aux intimidations et à la tyrannie ;

Paris, le 16 mars 2015 

Source crédit :cridem.org

17-03-2015 21:00 - Miskine le président des pauvres : Voilà un métier qu'il ne fait pas bon convoiter

Mohamed Hanefi - Ce jour là, personne n'a remarqué, que le président marchait sur le sol poussiéreux du Hodh esh-sharqi, tandis que la foule déchainée, venue pour son accueil, se bousculait sur ce qui restait en place du tapis rouge. 

A la limite du tarmac, un homme apparemment et machaallah en bonne forme, le saisi, comme pour le tordre. Une prise de lutte à laquelle notre pauvre président ne pu échapper, se contentant de sourire résigné. Ce n'était que l'une des nombreuses façons de manifester la bienvenue à l'illustre hôte. 

Caen aussi a aimé son frère Abel.

Pour un moment je me suis dis que c'en était fait de notre chef. Nous n'aurons plus de chef du tout. Du moins pas en bon état. Puis, l'épaule certainement détachée de sa boite, les os meurtris par l'étreinte "chaleureuse", le président pu se dégager diplomatiquement de son "fan", et plonger tout de suite dans un demi bain de foule fougueux, qui donnait visiblement du fil a retordre a ses gardes de corps, dont l'énervement parfois difficilement contenu, les poussait a "pousser" sans ménagement, à leur tour, et de façon parfois musclée cette nuée humaine dont l'amour impétueux et asphyxiant collait à la peau et éclatait les nerfs.

Ah si seulement toute cette fidélité était exprimée à l'égard de Dieu et que toute cette confiance Lui était destinée. Les chaines de télévisions avaient, comme aux grands jours sorti la crème de leurs journalistes. La concurrence était de taille et ne se répétait qu'occasionnellement.

Toute la Mauritanie avait déferlé vers la direction bénite de la Qibla ou va atterrir le chef : Néma. N'est ce pas aussi la direction de l'Est, direction de la Mecque, ou se dresse la somptueuse Kaaba.

Ces jours ne sont pas ordinaires.

C'est comme d'habitude le rite événementiel de sortir l'image du pays. Astiquer et mettre en avant ce poster de chez nous qui consiste à trop accorder au futile au détriment de l'utile.

Mastiquer l'air pour calmer les intestins.

Une population en liesse, dont les bouches chantent l'ultra satisfaction, et dont les lapsus et les états racontent le contraire. On crie la faim la soif, l'ignorance, le manque de fidélité des responsables, les trahisons administratives incurables, et en même temps, et comme s'il n'existait plus de contraires, ni de contradictions, dans la vie, on chante les performances du guide qui a sorti des ténèbres vers la lumière. Un guide providentiel qui a tout fait. On n'a trouvé que lui. Lui qui, s'il n'était pas venu, le ciel nous serait tombé sur la tête. Etc. etc.

Maaouya Ould Taya doit se tenir le menton entre les doigts, un demi sourire narquois et un nuage de points d'exclamation tournant autour de sa tête comme une nuée de moustiques. Lui qui était ce qu'est aujourd'hui un autre. Soubhanallah."Ella Maaouya had awkhar ma raynah!!."

Ces bouches sont encore "rouges" de ces paroles.

Comme le monde est inconstant et traitre.

Les mêmes louanges et les mêmes poèmes, dans la bouche des mêmes griots des mêmes chantres et des mêmes poètes en si peu de temps…si peu de scrupules!!!Astaqviroullah!!! 

Pourtant le président Mohamed ould Abd al Aziz était là. Il ne devait pas se laisser entrainer par cette machine, d'un faire semblant machiavélique, qui stoppe l'évolution de ce peuple.

Il sait parfaitement que ce qu'on lui sert n'est que du réchauffé, qu'on réchauffera sans cesse. Un copier coller qu'on appliquera de la même façon, et tant que celui qui prendra les rennes du pouvoir dans ce pays, n'a pas lu et assimilé au moins l'une des célèbres fables de Lafontaine, que je ne citerai pas ici pour ne pas faire figure de trouble-fête.

Ce que notre président avait omis de faire, avant de franchir la première dalle de cette présidence tournante et "retournante" et qu'il a voulu celle des pauvres, c'est de définir à quel genre de pauvreté, il allait s'attaquer. Wallahi, je profite de ces lignes pour lui dire, qu'il est courageux apparemment honnête et patriote. D'après ce que je vois et j'entends.

Mais je me demande est ce que, comme on dit en hassaniya, "Il n'a pas trait sa chamelle dans un marigot." Ce ne sont pas seulement ceux qui n'ont pas le ventre pleins qui sont pauvres. La pauvreté a plusieurs vêtements. Elle ravage sous différentes formes et avec différents visages.

La première nourriture, la vitamine "A" d'un peuple c'est avant tout sa dignité. Un peuple qui accroche ses principes sur le mur pour l'obtention d'un bien ou la bénédiction d'un guide, ne mérite pas de vivre.

Il est pauvre en foi.

Un peuple, qui comme le caméléon, chante un leader, pendant qu'il dirige et s'empressent de le vilipender, dès qu'il a quelque difficulté, est un peuple, qui n'a pas de parole. Allah a dit: "Allah n'aime pas ceux qui trahissent." Ce peuple là est pauvre de principes. Un peuple qui veut aller de l'avant doit dire a ceux qui le dirigent que blanc est blanc et noir et noir.

Sinon il est pauvre de conscience.

Beaucoup d'images trahissent répétitivement cette image de cinéma, qui ne veut jamais changer :

Cette vraie pauvreté qui nous colle au corps comme une damnation.

Nous avons vu quelques images à la sauvette de quelques pauvres assoiffés, pleurnichards, qui se plaignent au "président des pauvres" du manque du plus essentiel de l'essentiel : un peu d'eau pour boire. Juste se mouiller la gorge. 

Pas pour le bétail, mais pour les humains. Des images furtives et prises par hasard par la caméra d'un journaliste en mal de sensation. Des bouches craquelées, au bord de route craquelées, qui demandent à boire. Des corps éprouvés par la négligence des administrations.

Des voix moribondes, qui veulent se faire entendre, mais qui sont étouffées par les puissants klaxons de Nouakchott et le vrombissement des moteurs deNouakchott..

Tristes images vite éclipsées par des files kilométriques de véhicules tout terrain et tout serein qui attendent de pieds ferme le chef de l'état pour lui dire que tout va bien. Nous sommes là et tout va bien.

Ces "défileurs", défilants éternellement devant tout celui qui veut voir une nudité de ces populations pour la couvrir, sont le rideau opaque et infranchissable de la toute puissante aristocratie mauritanienne. Leur défi : ne jamais laisser un chef de pauvres ou autre voir dans les malheurs des citoyens que du feu.

"Hajabou agrab hajabou sileylla"…

Tu viendras, mais sourd et aveugle tu repartiras comme tu étais venu. Sans rien voir, sans rien comprendre. Il est à croire que le président du pauvre ne se déplace jamais. Et comment peut-il être autrement, quand on sait qu'avec son déplacement il draine avec lui le milieu qui l'entoure. Ceux qu'il devait laisser derrière lui sont toujours autour de lui en cercle tenace. Ils obstruent sa vue et ceux qu'il devait visiter sont "absentés", par la force invincible qu'il connait.

Le déplacement valait il la chandelle? C'est là, toute la question. Monsieur le président qu'Allah vous accorde longue vie, traitez notre pauvreté de la ou le bas blesse.

Ces gens qui vous écoutent plus que les paroles de Dieu ne peuvent être changés que par un mot cru et une volonté décisive de vous leur interdisant ces comportements dégradants qui rapetissent notre société et bloquent notre devenir.

Vous n'avez pas besoin de déplacements. Vous savez que ces fonds investis dans ce carnaval sans début ni fin, peuvent creuser des dizaines de forages, pour les assoiffés que vous avez survolés. Ces fonctionnaires qui vous pressent et vous asphyxient, le font, comme vous devez le savoir, pour cacher une défaillance dans leur service pour la nation ou pour vous obliger à les considérer d'un œil illégal.

Vous achetez ce dont vous n'avez pas besoin, pour vendre ce qui vous est nécessaire, monsieur le président. Derrière quelle sagesse vous courrez?? Vous savez, comme nous que "quand on met le fer dans les braises, le premier qui bouge est l'âne" 

Il vous suffit d'envoyer promener un micro et une camera, dans les mains d'un journaliste neutre et dépolitisé, pour savoir ce qui se passe chez vous et agir en conséquence. Imaginez, monsieur le président ce que vous auriez fait avec toute l'économie qui en découlerait.

Vous ne pouvez être président de pauvres que vous ne rencontrerez "réellement"jamais; et desquels, pourtant vous rendrez compte. Inévitablement. Si vous voulez que quelque chose change, sachez qu'il faut que vous fassiez quelque chose de nouveau pour que les choses changent.

Si vous voulez rester dans l'histoire, comme étant celui qui a affronté la "pauvreté"mauritanienne, vous devez re-diagnostiquer vos malades. La Mauritanie, et contrairement a ce que beaucoup de ses fils crient n'est pas pauvre au sens qu'ils rependent.

La Mauritanie est pauvre de la prise de conscience honnête de ses enfants. Elle est pauvre d'un peuple qui respecte ce qu'Allah lui a donné et qui n'est pas a la portée de beaucoup d'autres peuples de la terre.

Elle est pauvre d'hommes et de femmes qui considèrent qu'elle ne présente pas une charogne, au milieu de fauves qui ne se rassasient jamais. Ni une vieille vache qu'il faut traire jusqu'au sang, sans la nourrir d'une poignée de blé ou d'orge. Ni une terre aride, qu'il faut ravager par les feux de la cupidité et de la boulimie, sans jamais rien y planter en contrepartie.

La Mauritanie a porté dans ses entrailles des trésors incommensurables. Elle a enfanté l'abondance et la baraka, jusqu'au moment ou ses citoyens se sont détournés du Pacte.

C'est en ce jour fatal, qu'elle a plié la tête devant le destin.

Les plaintes qu'elle adresse à Son Créateur ne pourront être étouffées ni par les klaxons, ni par le vrombissement des tout terrains ou les gorges déployées des griots et des contrefacteurs. 

Si un président veut agir par là, ou la Mauritanie est affaiblie, il doit fermer les yeux et se boucher les oreilles. La déchéance d'un pays sommeille dans les rêves malades des faux hommes. Le silence collectif sur le faux, est le plus grand complice de tous les crimes. Un grand président n'a pas besoin de louanges ou de flatteries pour être. Il est grand, parce que tous ceux qui l'entourent sont grands. Sa main est un baume pour les douleurs de la terre, mais ses yeux sont fixés sur le ciel. Sa récompense est dans l'histoire.

Mohamed Hanefi. Koweït. 

Source crédit :cridem.org