mercredi 24 décembre 2014

NOUVELLES DE MAURITANIE 23 décembre 2014 - Brahim Bilal Ramdane, vice-président d’IRA en prison à Rosso par medsnib

Brahim Bilal Ramdane, vice-président d’IRA en prison à Rosso

Triste de te savoir en prison depuis plus d’un mois déjà. Pourquoi ? On m’a dit – ou plutôt j’ai lu dans notre « presse pressée » alors que je me trouvais à Tunis – que tu participais à une marche dénonçant l’esclavage foncier en Mauritanie. Rien que ça ? On t’a arrêté pour rien. Tu as fait pire, dans la défense de tes frères haratines, je pense, mais les autorités t’ont toujours laissé libre de tes mouvements. Et de ta parole qui impressionnait même ceux qui s’affichaient comme tes contradicteurs les plus farouches. C’est pourquoi je pense que ton arrestation et celle de Biram a été planifiée de longue date. Pour servir d’autres desseins. Ton discours – qui est également celui d’IRA – a toujours été choquant. Oui, choquant mais juste. Il disait une vérité que beaucoup ne voulaient pas entendre pour ne pas avoir à lui chercher la bonne solution. Une solution qui ne peut venir que de nous tous. Ça aussi tu le dis en filigrane dans ton discours mais ceux qui ne veulent pas t’entendre (te comprendre), ne retiennent de ton Verbe que ce qui arrange leur propagande ségrégationniste. Je sais que ta révolte contre le Système est largement justifiée. C’est une lutte contre l’injustice qui a fait qu’un bon professeur comme toi, expérimenté, parce que bien formé à la vieille ENS de Mme Bâ, est encore obligé de « manger la craie » alors que d’autres, qui avaient mille et un problèmes pour « tenir une classe », ont été catapultés inspecteurs, directeurs, conseillers et même, comble de l’ironie, « ministrés ». C’est le lot des perfectionnistes comme toi, maitrisant trois langues (arabe, français, anglais) que d’être marginalisés quand ils ne sont pas fils d’une « grande tente ». Ou d’une « grande case », c’est selon. Ce n’est pas la faute d’un pouvoir (celui-là ou un autre) mais du Système que tu dénonces depuis le temps d’El HOR, du FDUC et de l’UFD. Tu as toujours dénoncé avec conviction les tares sociales qui font que certains pensent qu’il y a Mauritaniens et mauritaniens. La prison dans laquelle tu croupis avec tes compagnons ne te forcera pas à renoncer à ces principes qui, souvent, mènent de la révolte à la révolution. Quand ils seront partagés par tous les opprimés du Système. Qu’ils soient blancs ou noirs. De l’est à l’ouest et du nord au sud. Quand les mauritaniens retrouveront cette fraternité perdue qui les poussaient, naguère, à défendre les causes justes.

Source crédit : medseib mondoblog.org

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